Temporalités et spatialités. Échos philosophiques, enjeux politiques
Étant donné le contexte sanitaire, la quatrième édition du Symposium de philosophie féministe s’est déroulée au format virtuel, dans le respect des directives de santé publique. Certaines communications peuvent désormais être (ré)écoutées en format balado et/ou (re)lues sous la forme d’actes de colloque dans la revue Phares. Celles-ci sont disponibles sur cette page ainsi que sur les plateformes Anchor et Spotify.
Le temps et l’espace déterminent toute inscription dans le monde et structurent l’intrication complexe du corps et de la subjectivité; l’expérience du monde ne peut être soustraite de ces deux dimensions. Or, les structures patriarcales conditionnent certains corps à vivre leurs expériences temporelles et spatiales dans l’oppression, ce qui traduit des différences existentielles fondamentales par rapport à l’expérience masculine dominante. Les crises actuelles exacerbent par ailleurs les injustices vécues par les corps marginalisés: violences policières, sexuelles, épistémiques, coloniales et raciales sont accentuées par de multiples structures d’oppression. Celles-ci informent notamment la production de contenu épistémique et sont implicitement reconduites par la tradition philosophique.
Les philosophies féministes ont réfléchi aux manières d’être dans le monde et à l’expérience vécue : comment les existences marginalisées vivent-elles la temporalité et la spatialité ? Comment se vit la temporalité pandémique, qui exacerbe particulièrement certaines vulnérabilités ? Comment l’état de crise perpétuelle affecte-t-il le vécu temporel de certains groupes ? Comment occupons-nous l’espace et consommons-nous le temps ? Comment vivre l’espace comme territoire et comme horizon d’être ? Comment repenser le temps et l’espace afin de concevoir des solidarités féministes au-delà des crises ? Pouvons-nous repenser les espaces et les communautés vers une configuration du monde non oppressive?
Conférencières d’honneur
Manon Garcia, professeure de philosophie, Yale University, « Se soumettre aux hommes, un choix rationnel »
Catherine Rioux, professeure de philosophie, Université Laval, « L’espoir de réaliser la justice de genre »
Ingrid Waldron, professeure d’histoire, McMaster University, « On the Shubenacadie river: The Grassroots Grandmothers and the fight against Alton Gas »
Programmation
Mercredi le 26 janvier 2022
9 h 30: Accueil
9 h 45 – 10 h : Mot de bienvenue
10 h – 12 h : Première table ronde
Matérialisme, historicisme et solidarité
- « Alexandra Kollontaï et l’Éros ailé : Pour une conception matérialiste, historiciste et féministe de l’amour » par Gabriel Toupin (Philosophie, Université de Montréal)
- « Butch : un flou spatio-temporel à reconquérir » par Laurie Fournier (Science politique, Université Concordia)
- « Éprouver l’inconfort : conscience de soi et perspective d’action pour développer des solidarités féministes » par Mélanie Ederer (Étude des populations, INRS)
Présidence de la table ronde : Delphine T. Raymond (Université Laval)
12 h – 13 h 30 : Dîner
13 h 30 – 15 h 30 : Deuxième table ronde
Corps fragilisés, corps malades
- « Pénibilité du travail du care et expérience vécue : une analyse beauvoirienne » par Romane Marcotte (Philosophie, Université Laval)
- « Le corps aliéné comme lieu de contraintes : phénoménologie de l’anorexie mentale » par Cécile Gagnon (Philosophie, Université de Montréal)
- « « The grid of time in relation to place is swallowed by the Unknown » : les devenirs de l’écriture et de l’existence face à la maladie » par Jennifer Bélanger (Études littéraires, UQÀM)
Présidence de la table ronde : Justine Perron (Université d’Ottawa)
15 h 30 – 16 h : Pause
16 h – 17 h 30 : Première conférence plénière
« On the Shubenacadie river: The Grassroots Grandmothers and the fight against Alton Gas » par Ingrid Waldron (Professeure d’histoire, McMaster University)
Présidence de la plénière : Éléonore Paré (Université d’Ottawa)
Jeudi le 27 janvier 2022
9 h 30 – 10 h : Accueil
10 h – 12 h : Troisième table ronde
Empathie et humilité épistémiques
- « L’empathie : moteur d’un changement paradigmatique » par Flavie Chevalier (Philosophie, Université Laval)
- « La traductologie féministe autochtone et la décolonisation » par Ann-Alexandre Gauthier (Traductologie, Université Laval)
Présidence de la table ronde : Éléonore Paré (Université d’Ottawa)
12 h – 13 h 30 : Dîner
13 h 30 – 15 h 30 : Quatrième table ronde
Enjeux actuels au Québec
- « L’exclusion institutionnalisée grâce à l’interprétation du principe de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le cadre de la laïcité au Québec » par Joanie Pothier (Philosophie, UQTR)
- « Entre pression et résilience : temporalités et spatialités des mères académiques pendant la COVID-19 » par Florence Pasche Guignard (Études religieuses, Université Laval), Amélie Keyser-Verreault (Anthropologie, Université Concordia)
- « À la jonction du corps et du territoire : identité rurale contemporaine de femmes du Kamouraska » par Karina Soucy (Sociologie, Université Laval)
Présidence de la table ronde : Andréanne Brunet-Bélanger (Université de Montréal)
15 h 30 – 16 h : Pause
16 h – 17 h 30 : Deuxième conférence plénière
« Se soumettre aux hommes, un choix rationnel » par Manon Garcia (Professeure de philosophie, Yale University)
Présidence de la plénière : Marie-Anne Casselot (Université Laval)
Vendredi le 28 janvier 2022
9 h 30 – 10 h : Accueil
10 h – 12 h : Cinquième table ronde
Figures marquantes de la philosophie
- « La succession des vagues : repenser le rapport féministe à l’histoire avec Hannah Arendt » par Missila Izza (Science politique, Université de Montréal)
- « Spatialité et éducation féministe chez Mary Wollstonecraft » par Aurélie Knüfer (Philosophie, Université Paul-Valéry Montpellier)
Présidence de la table ronde : Romane Marcotte (Université Laval)
12 h – 13 h 30 : Dîner
13 h 30 – 15 h 30 : Sixième table ronde
Phénoménologie féministe
- « Se faire (in)visible: motilité et spatialité féminines » par Marie-Anne Perreault (Philosophie, Université de Montréal)
- « Se fondre dans le décor : portrait d’une spatialité féminine hétéronormée » par Myriam Coté (Philosophie, Université Laval)
- « L’idéologie et l’orientation des corps chez Butler et Ahmed » par Justine Perron (Science politique, Université d’Ottawa)
Présidence de la table ronde : Yanie Pierre-Jérôme (Université de Montréal)
15 h 30 – 16 h : Pause
16 h – 17 h 30 : Troisième conférence plénière
« L’espoir de réaliser la justice de genre » par Catherine Rioux (Professeure de philosophie, Université Laval)
Présidence de la plénière : Adrielle Pelchat-Rochette (Université Laval)
17 h 30 : Mot de clôture
Balados